Un puissant puits de carbone

Les végétaux captent naturellement le carbone présent dans l’atmosphère lors du processus de photosynthèse. À la fin de leur vie, les végétaux se décomposent et le carbone capté est ainsi retourné à l’atmosphère dans le cycle naturel du carbone, appelé carbone biogénique.
Le procédé de carbonisation permet de stabiliser le carbone et d’éviter que celui-ci ne se décompose et ne retourne dans l’atmosphère. Enfoui dans le sol, le carbone contenu dans le biochar y restera stocké pendant plusieurs centaines d’années, avec une très faible dégradation. Ainsi, une tonne de biochar permet de séquestrer durablement entre 2.5 et 3.2 tonnes d’équivalent CO2.
Le développement du marché volontaire du carbone permet maintenant de monétiser les crédits de séquestration de carbone générés par la production du biochar. Les entreprises engagées vers la neutralité carbone peuvent acheter ces crédits pour compenser leurs propres émissions et ainsi atteindre plus rapidement leurs objectifs corporatifs.

Le développement de béton à base de biochar permet de réduire l’empreinte carbone de l’industrie du ciment, qui représente plus de 7% des émissions mondiales de GES. Le biochar peut être intégré à un additif afin de remplacer une partie du ciment dans la production de béton, tout en améliorant les propriétés mécaniques d’un béton traditionnel. Le carbone est ainsi stocké durablement dans le béton pour la durée de vie de l’ouvrage de génie civil ou du bâtiment.

Le biochar permet de remplacer des matériaux non durables tels que liants et agents de remplissage utilisés dans la fabrication de matériaux de construction, tout en créant un puissant puits de carbone. Il peut être utilisé par exemple dans la production de cloisons sèches ou de briques, ou encore dans les matériaux composites thermoplastiques. Il peut aussi être utilisé directement dans l’asphalte pour en améliorer les propriétés à température élevée.